Lirieke: Renaud. Marche à L'Ombre. Baston !.
Les poings serres au fond des poches de son blouson,
Angelo flippe a mort, il est encore plombe,
Il accuse le bon Dieu de la fatalite,
Mais, au fond d' sa caboche, y s' fait pas d'illusions :
A force de cartonner, dans tous les azimuts,
Des gonzesses qu'on t le coeur plante en haut des cuisses,
La rouquine du pressing, des minettes ou des putes,
Sur qu'il a pas fini d' s'en choper des choses tristes.
Y revait d'une gonzesse qu'aurait ete qu'a lui,
Belle comme un tatouage mais quand meme intelligente,
Qu'il aurait pu aimer un peu comme un ami,
'l'a une envie d' crever qui lui r'monte du bas-ventre.
Alors ce soir, a la foire,
Avec deux trois lascars,
Il ira au baston,
Comme le prolo va au charbon,
Il ira au baston, au baston,
Fil'ra des coups, prendra des gnons,
C'est p' t'etre con, mais tout est con !
Les poings serres au fond des poches de son blouson,
Angelo flippe a mort, il est encore vire,
C'est l' quatrieme boulot depuis l' debut d' l'annee,
T't' facon y s'rait barre, mais ou il est marron,
C'est qu'y s'etait promis, avant d' decaniller,
De s' faire le coffre fort dans l' bureau du premier,
Et la ;peau du p'tit chef qu'a jamais pu l' saquer
Pass' qu'y rangeait sa mob' devant le box du patron.
Y revait d'un travail ou faudrait pas pointer
Ou tu pourrais aller que quand t'en a envie,
Que tu f'rais par plaisir, pas pour gagner du ble,
Y parait qu' ca existe dans la philosophie.
Alors ce soir, a la foire,
Avec deux trois lascars,
Il ira au baston,
Comme le prolo va au charbon,
Il ira au baston, au baston,
Fil'ra des coups, prendra des gnons,
C'est p' t'etre con, mais tout est con !
Les poings serres au fond des poches de son blouson,
Angelo flippe a mort en decouvrant l' chantier
Dans la turne glacee en haut du pavillon
Ou ses parents s'engueulent a longueur de journee.
Y trouve plus sous son pieu sa colec' de Play-Boy,
Sa mere a bazarde sa rouleuse et son herbe,
Son connard de p'tit frere est v'nu jouer aux cow-boy
Dans sa piaule, c'est l' boxon et ca lui fout la gerbe !
Y revait d'une famille qu'y faudrait pas subir,
Des parents qui s'raient pas des flics ou des cures,
Pour pas d'venir comme eux y voudrait pas vieillir,
Et pour jamais vieillir y sait qu'y doit crever !
Alors ce soir au baloche,
Avec son manche de pioche,
Il ira au baston, au baston,
Comme le prolo va au charbon,
Il ira au baston, au baston,
Fil'ra des coups, prendra des gnons,
C'est p' t'etre con, mais tout est con.
Renaud
Marche à L'Ombre
Renaud