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Lirieke: Maxime Le Forestier. La Visite.

C'etait un jour d'ete comme on en fait beaucoup,
Entre mer et garrigue au debut du mois d'aout,
Un air de chanson dans la tete
Et puis l'envie de voir si la mer etait bonne :
Je roulais par hasard entre Nimes et Narbonne.
Je me suis arrete a Sete.

Pousse par les voitures ou porte par les vents
Dans cette cite-la, que l'on passe en suivant
N'importe quel itineraire.
A peine a-t-on le temps de quitter les faubourgs,
- C'est la le resume de la vie le plus court -
On se retrouve au cimetiere.

Le calme anonymat qui reside en ce lieu
Est celui que l'on voit chez les morts de banlieue :
On chercherait l'extravagance.
Aussi libre qu'on ait vecu, decidement,
On est toujours guette par un alignement,
Sauf de discretes differences.

C'est un pin parasol qui n'aura pas eclos
Tant viennent les amis pietiner cet enclos.
J'ai peu d'espoir qu'il ne grandisse.
Ils continueront donc de rotir au zenith,
Mais de tous leurs bouquets poses sur le granit,
Pas un ne m'a semble factice.

Au milieu d'un essaim de touristes en chaleur,
J'ai vu s'epanouir une petite fleur
Qui semblait marcher comme on danse,
Avec deux seins de soie deguises par un voile,
Et l'ombre de ta croix n'a pas bouge d'un poil.
Je me demande a quoi tu penses.

A quoi tu penses donc, laquelle as-tu choisie
Des ruses que les hommes ont trouvees jusqu'ici
Pour rendre la mort moins cruelle ?
Survie de l'ame ou fin de tout, quoi qu'il en soit,
C'est pas beau de mourir pour demeurer de bois
Aux larmes d'une demoiselle.

Comme elle avait vingt ans et qu'elle etait jolie,
La laisser s'en aller n'eut pas ete poli :
Les chagrins sont durs a cet age.
On avait une sorte d'ami en commun.
C'etait mieux qu'un debut, je lui ai pris la main.
Nous voila partis pour la plage.

Entre le bris des vagues, le son des soupirs,
Les sardanes funky qu'on entendait glapir
En modulation de frequence
Et les cris des enfants qui s'ebattaient dans l'eau,
Quelque maitre nageur sifflait un pedalo
Voguant vers l'horizon, vacances !

Maxime Le Forestier