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Lirieke: Mario Pelchat. VII. Un Enfant.


A force de claquer ma vie
Entre mots et accords et puis
A force de sentimentalite
Je ne sais rien apprivoiser
Un enfant que j'endormirais
S'il m'etait permis de le prendre
De l'accueillir et de l'entendre
Serait, de loin, ma plus grande priere
Le temps d'apaiser ses coleres

Pour qu'un homme au moins se souvienne
Qu'il a ete petit, hier
Et que si longues sont les peines
Il faut bien que cesse la guerre

Tu les entends
Ce qu'ils disaient alors
Les reponses des grands
Faut les attendre encore
Avec l'amour, tu les auras toi-meme
A quoi bon les discours
T'inquiete pas... je t'aime

A force d'inventer des nuits
Des femmes dans mes insomnies
A force d'incompatibilite
Je ne sais pas comment aimer
Un enfant que je bercerais

Si seulement je savais guerir
Son passe lourd de souvenirs
Serait, de loin, ma plus grande victoire
Le temps d'etreindre sa memoire

Qu'un homme sache combien libre
Il peut continuer de marcher
Et de trouver son equilibre
En defiant sa fragilite

Tu les revois
Ce qu'ils etaient alors
Entre alcool et fracas
Ils se croyaient tres forts
Avec l'amour, ils s'imaginaient meme
A l'abri des vautours
T'epargnant les... "je t'aime"

A force de craindre la mort
Et les vertiges de mon corps
J'ai fait mon deuil de l'immortalite
A force de ne pas cerner
Cet enfant, je protegerais
S'il est juste que des l'enfance
Il faille imposer ses defenses
Contre l'auteur, contre l'autorite
Avant qu'on ait l'age d'aimer

Ce gamin a qui je m'adresse
Je le connais depuis toujours
Il est en moi, je suis, du reste,
Son camarade de parcours

Tu parleras, quand t'en auras la chance,
De ce qu'on ne dit pas
Qu'on effleure en silence
Quand tu sauras te delivrer des murs
Qu'ils volent en eclats
Quand montent tes blessures
Quand tu sauras, pour tes enfants, toi-meme
T'oublier, tu pourras
Te souler de... "je t'aime" !