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Lirieke: Jean Ferrat. Un Air De Liberté.

Les guerres du mensonge les guerres coloniales
C'est vous et vos pareils qui en etes tuteurs
Quand vous les approuviez a longueur de journal
Votre plume signait trente annees de malheur

La terre n'aime pas le sang ni les ordures
Agrippa d'Aubigne le disait en son temps
Votre cause deja sentait la pourriture
Et c'est ce fumet-la que vous trouvez plaisant

Ah monsieur d'Ormesson
Vous osez declarer
Qu'un air de liberte
Flottait sur Saigon
Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh

Allonges sur les rails nous arretions les trains
Pour vous et vos pareils nous etions la vermine
Sur qui vos policiers pouvaient taper sans frein
Mais les rues resonnaient de paix en Indochine

Nous disions que la guerre etait perdue d'avance
Et cent mille Francais allaient mourir en vain
Contre un peuple luttant pour son independance
Oui vous avez un peu de ce sang sur les mains

Ah monsieur d'Ormesson
Vous osez declarer
Qu'un air de liberte
Flottait sur Saigon
Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh

Apres trente ans de feu de souffrance et de larmes
Des millions d'hectares de terre defolies
Un genocide vain perpetre au Viet-Nam
Quand le canon se tait vous vous continuez

Mais regardez-vous donc un matin dans la glace
Patron du Figaro songez a Beaumarchais
Il saute de sa tombe en faisant la grimace
Les maitres ont encore une ame de valet
Jean Ferrat