Lirieke: Jacques Bertin. Other. Le Rêveur.
J'etais l'enfant qui courait moins vite
J'etais l'enfant qui se croyait moins beau
Je vivais deja dans les pages vides
ou je cherchais des sources d'eaux
J'etais celui a l'epaule d'une ombre
qui s'appuyait, qu'on retrouvait dormant
Je connaissais les voix qui, dans les Dombes,
nidifient sous les mille etangs
Je fus plus tard l'adolescent qu'on moque
au regard vain dans la ville egare
l'homme qui campe a l'ecart de l'epoque
tisonnant ses doutes pour s'y chauffer
Je suis monte au lac des solitudes
dans l'ecrin gris des charmes sans raison
ou de vieux airs palpitaient sous la lune
J'aurai laisse des chairs aux ronces, des chansons
La note basse des monts, les absences
les emeraudes du val interdit
toutes les belles ruines du silence
tout ce qui ne sera pas dit !
Si jamais tu t'accroches a ma legende
il faut que tu t'en remettes a mon mal
Ne trahis pas, vois la plaie ou s'epanche
tout un monde animal
L'enfant muet s'est refugie dans l'homme
Il ecoute la pluie sur les toits bleus
Les c?urs sont effondres, le clocher sonne
Que faire sans toi quand il pleut ?
Ma vie ne fut que cet echec du reve
Je ne brule plus, non : ce sont mes liens
Les sabots des armees m'ont pietine sans treve
J'ecris dans le ciel vide et vous n'y lirez rien
Jacques Bertin
Gewilde versoeke
Onlangse versoeke