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Lirieke: Henri Tachan. Les Z'hommes.

Font leur pipi contre les murs,
Quelquefois mem' sur leurs chaussures,
Pisser debout ca les rassure,
Les z'hommes,
Z'ont leur p'tit jet horizontal,
Leur p'tit syphon, leurs deux baballes,
Peuv' jouer a la bataill' navale,
Les z'hommes,
Z'ont leur p'tit sceptre dans leur culotte,
Leur p'tit periscop' sous la flotte,
Z'ont le baton ou la carotte,
Les z'hommes,
Et au nom de ce bout d'bidoche
Qui leur pendouille sous la brioche,
Ils font des guerres, ils font des mioches,
Les z'hommes...

Ils se racontent leurs conquetes,
Leurs peripeties de braguette,
Dans des gros rir' a la buvette,
Les z'hommes,
Ils se racontent leur gueguerre,
Leurs nostalgies de militaires,
Une lalarme a la paupiere,
Les z'hommes,
Virilite en bandouliere,
Orgueil roule en band' moll'tieres,
Agressivite en oeilleres,
Les z'hommes,
Ils te traiteront de pede,
De gonzesse et de degonfle,
A moins qu'tu n'sort' dehors si t'es
Un homme...

Z'aiment les femmes comme des fous,
C'est si pervers et c'est si doux,
"Enfin quoi! c'est pas comm' nous,
Les z'hommes",
Z'aiment les femmes a la folie,
Passives, muett' et jolies
De preference dans le lit,
Des z'hommes,
Au baby-room ou au boudoir,
A la tortore ou au trottoir,
Z'aiment les femmes sans espoir,
Les z'hommes,
Prostituees ou Penelopes,
Apprivoisees ou antilopes,
"Toutes les femm' sont des salopes"
Pour les z'hommes...

C'est en quatre vingt treiz', je crois,
Qu'ils ont tue la femme du roi
Et la declaration des Droits
De l'Homme,
C'est depuis deux mille ans, je pense,
Qu'ils decapitent en silence
Les femmes d'ailleurs et de France,
Les z'hommes,
Z'ont abattu les Thibetaines,
Z'ont fricasse les Africaines,
Z'ont indigne les Indiennes,
Les z'hommes,
Z'ont mis le voile aux Algeriennes,
La chastete aux chatelaines
Et le tablier a Memene
Les z'hommes...

Excusez-moi, mais ell' me gratte,
Ma pauvre peau de phallocrate,
Dans la region de la prostate
Des z'hommes,
Excusez-moi, mais je me tire,
Sans un regret, sans un soupir,
De votre maffia, votre empire
Des z'hommes,
A chacun sa revolution,
Aurais-je seul'ment des compagnons
Qui partagent l'indignation
D'un homme?
A chacun sa revolution,
Aurais-je seul'ment des compagnons
Qui partagent l'indignation
D'un homme?