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Lirieke: Debout Sur Le Zinc. Des Singes Et Des Moutons. Marée Noire.


(Christophe Bastien/DSLZ)

Tout en volutes, en ellipses de soie,
S'evaporent mes humeurs,
Le sommeil a sonne et m'assomme de son toit
Ou les heures, les quarts d'heure, se prelassent.
Laissant mes chairs aux porches de l'ether,
A la vague frontiere,
Mes chimeres se subliment, s'abandonnent
A la mer
En ecume, sur les dunes, et s'effacent.

Glissant sur l'onde,
Sous les yeux de la blonde,
Je m'eloigne des falaises,
De lianes en trapezes,
Les embruns menent le bal,
Dansent les feux de bengale,
Et je deploie mes ailes
Immaculees au ciel, aux etoiles.

Soudain une ombre, a l'horizon des songes
Semble avaler la mer,
Des eclairs craquent le ciel et dechirent
L'atmosphere ;
Ils abondent, font la ronde, et s'enlacent.
Hypnotise par la blanche dentelle,
Je m'approche a tire-d'aile,
Les remous sous mes voiles s'enveniment
Et s'emballent,
Et le vent, plus violent, me menace.

Glissant sur l'onde,
Sous les yeux de la blonde,
Je m'approche du malaise,
De lianes en trapezes,
Les embruns sement le bal,
Meurent les feux de bengale,
Et je deploie mes ailes
Immaculees au ciel, aux nuages.

Sur mon balcon, survolant les baleines,
Fuyant les eaux d'ebene,
Les sirenes s'egosillent en alarmes inutiles,
Plus de chant, plus d'amant, elles trepassent.
Aux premieres loges, un geant de ferraille,
Flottant sur son brancard,
Lentement se soulage en nappes
De cauchemar ;
Et la mer, maudissante, laisse place.

Glissant sur l'onde,
Sous les yeux de mes blondes,
Je m'eloigne du malaise,
De lianes en trapezes,
Les embruns pleurent le bal,
De la coulee de gale,
Et je deploie mes ailes
Miraculees au ciel, aux etoiles.